Table des matières - Précédente - Suivante
La production de pommes de terre en Afrique subsaharienne est souvent limitée aux régions de hautes altitudes, notamment au Kenya, au Burundi, au Cameroun et au Nigeria. Introduite récemment dans ces régions, la culture de pomme de terre s'accompagne de structures de stockage rudimentaires. Le produit est simplement entassé sur le sol à l'intérieur d'une pièce. On le place dans des sacs de jute avant la commercialisation.
Au Cameroun, dans la province Nord-Ouest, la pomme de terre représente une culture de rente pour les femmes qui produisent prés de 75 % de la production nationale estimée à 35 000 tonnes. Les prix fluctuent selon les saisons. Au plus bas après la première récolte (juillet-août), ils atteignent le double ou le triple de leur valeur initiale en fin Novembredébut Décembre (12 à 15 semaines après la récolte). La majorité des producteurs n'arrive pas à mettre à profit cette hausse des prix car ils ne conservent pas leur pommes de terre plus de deux mois. Les pertes quantitatives et qualitatives sont dues en général aux rongeurs, à la période de dormance trop courte des variétés et à l'absence de ventilation. Elles atteignent 4,4% par mois pendant le stockage de Janvier à Juin (pommes de terre du second cycle) et 5,5% par mois pendant le stockage de juillet à décembre Toet, 1982).
Le projet FAO/PNUD du Cameroun, intitulé "Développement des systèmes Aprèsrécolte., a conçu et diffusé une petite structure en banco pour le stockage d'environ 1 tonne de pommes de terre (figure 2.4).
Figure 2.4 - Structure en banco pour le stockage de pommes de terres(Source: Hunt, 1982)
L'égrenage du maïs et le battage du riz, du mil et du sorgho sont des opérations de après-récolte qui consistent à séparer les grains de l'épi. Pour toutes ces céréales, la méthode manuelle traditionnelle par pilage dans un mortier prédomine encore largement pour la réalisation de l'opération par manque de technologie appropriée et accessible (figure 3.1)
Des expériences sur la récolte du riz ont été menées dans deux directions:
- L'amélioration de la récolte manuelle du riz pluvial avec l'introduction de la faucille asiatique en Gambie et en Sierra Leone. Ces expériences mentionnées ci-dessous ont été décrites par I. Manalili dans "Introduction de la faucille asiatique".
- La mécanisation de la récolte avec l'introduction de moissonneuse-batteuses (vallées du fleuve Sénégal et du fleuve Niger) ou de faucheuses motorisées (projet à Madagascar). Une description des expériences acquises avc la mécanisation de la récolte du riz peut être trouvée dans le Bulletin FAO N°109
3.1.1 Observation de La méthode traditionnelle
Le riz pluvial ou riz de bas-fonds est récolté manuellement à l'aide de petits couteaux, épi par épi, par les femmes qui les rassemblent en gerbes (environ 5kg de paddy), avant de les transporter à la maison pour le stockage. La récolte a lieu au début de la saison sèche. La méthode est lente et très laborieuse. Néanmoins cette technique de récolte plutôt sélective semble adaptée au riz pluvial non sélectionné dont la maturité des particules est étalée dans le temps.
Le riz irrigué est récolté en Gambie avec une faucille de type européen assez lourde (figure 3.2). Cette opération est généralement réservés aux hommes et doit être effectuée rapidement car le riz irrigué arrive à maturité juste avant la saison des pluies. Il faut donc le récolter et le sécher le plus rapidement possible.
3.1.2 Introduction de la faucille asiatique
Le projet après-récolte mené par la FAO en Gambie (1992) a introduit la faucille de type asiatique et s'est attaché à former des artisans forgerons capables de fabriquer de telles faucilles (figure 3.2).
Les avantages de la faucille asiatique sont:
- Amélioration technique: la faucille permet de couper plusieurs tiges à la fois, près du sol. La direction de la coupe et la forme des dents provoquent un autoaffûtage de la faucille.
- Gain de productivité: 122 heures/ha/personne avec une faucille contre 721 heures/ha/personne avec les méthodes traditionnelles, soit environ 6 fois plus de main d'oeuvre pour la technique traditionnelle. Ceci est valable pour des cultures améliorées (rendement supérieur à 1,5 T/ha, densité supérieure à 200 pieds/m(2) ).
- Diminution des pertes par égrenage grâce à la réalisation de la récolte en temps voulu.
Les désavantages sont:
- Un battage plus difficile et des pertes plus élevées en raison de la plus grande longueur des pailles. Néanmoins le battage réalisé au champ permet de réduire les pertes lors du transport.
- Des efforts physiques plus importants par la position courbée lors de la récolte.
- Nécessité d'adopter des variétés à maturation homogène qui ne sont pas forcément disponibles.
En conclusion l'expérience menée avec l'introduction d'un nouveau type de faucille, dans la mesure où le type de culture l'autorise, améliore la productivité et indirectement réduit le niveau des pertes après-récolte (figure 3.2).
Figure 3.2 - Les trois différents types de faucilles utilisées en Gambie
Dans le cas du riz (à la différence du sorgho) (2), la technique traditionnelle consiste à battre, à l'aide d'un fléau en bois, les bottes de riz sur une aire simplement balayée. Cela conduit au mélange du riz avec des débris d'origine diverses, notamment de la terre et des petits cailloux et éventuellement de petites pièces métalliques. Le vannage n'élimine pas totalement ces débris. Ceux-ci sont la principale cause d'usure des décortiqueuses dépourvues d'équipements de prénettoyage. De plus, les récoltes tardives, par manque de main d'oeuvre suffisante, entraînent des pertes directes par déhiscence et indirectes par fissuration des grains.
Observant que les mauvaises conditions de battage provoquent des contreperformances au niveau de l'usinage et de la qualité finale du riz, les organismes de recherche et développement ont travaillé à la mise au point et à la diffusion de technologies améliorées de battage.
3.2.1 La table de battage
Afin de faciliter le battage du riz à pailles longues sur le lieu même de la récolte, un projet de la FAO a introduit une version modifiée de la table de battage utilisée en Asie, adaptée aux conditions locales (Manalili, 1994). La battage s'effectue en frappant les bottes de pailles contre un réseau de barres maillées formant un treillis incliné (Figure 3.3). On a modifié le modèle en cours de projet en abaissant la table par rapport au sol et en utilisant des branches de neem et de palétuviers, plus résistantes aux termites, pour la fabrication des barreaux. Un modèle métallique, plus solide, a également été construit pour les zones irriguées.
La table de battage permet de battre en moyenne 20,8kg/h/personne soit 41,6 kg/h en équipe de deux. Lorsque le rendement est plus élevé (3T/ha), la capacité peut doubler et atteindre 80,6kg/h/deux personnes. De plus les pertes en grains non battus sont inférieures à 1%.
On estime que l'utilisation de la table de battage permet de réaliser une économie de 3,71 $EU par hectare, sur la base du salaire horaire de 0,17 $EU en vigueur dans cette zone. Comparé au prix d'acquisition de la table, (4 $EU pour le modèle en bois et 17 $EU pour la version métallique) l'expérience apparaît rentable.
Figure 3.3 - La table de
battage
Source: Manalili, 1994
3.2.2 Batteuses motorisées
Les programmes de développement du secteur après-récolte ont cherché à mécaniser l'opération de battage de riz avec le double objectif: augmenter les capacités de transformation des récoltes afin de diminuer les contraintes de temps liées à la réalisation de la double culture et promouvoir la fabrication locale d'équipements pour réduire le coût des investissements.
Le tableau 3.1 ci-dessous répertorie le matériel de battage introduit ou expérimenté par les différents projets du Programme de Prévention des Pertes après-récolte de la FAO (Visser, 1993). Parmi ces modèles, la batteuse Votex est celle qui a été la plus testée et qui a fait l'objet d'une fabrication locale artisanale au Mali et au Sénégal.
Tableau 3.1- Matériels de battage introduits ou expérimentés par les différents projets PFL
Entraînement | Appellation | Capaeité essais kg/h | Capacité indiquée par construction kg/h manuel | Nombres ouvriers requis | Pays (dates) | Succès |
manuel | table de battage | 20 | 1 | Gambie (89-92) | oui | |
pédale | 48 | 2 | Burkina (81-83) | ? | ||
Moteur | Votex | 3 | Guinée 985 -910 | non | ||
Moteur | Colombani | 1 | Guinée 985 -910 | non | ||
Pédale | 2 | Guinée 985 -910 | oui | |||
Pédale | Askhat (lade) | 140 | 2 | Libéria (79-81) | ||
" | Tikonko (S.Leone) | 194 | 3 | Libéria (79-81) | ||
" | Cecoco (Japan) | 150 | 2 | Libéria (79-81) | ? | |
" | " (Coine) | 225 | 3 | Libéria (79-81) | ||
" | Siscoma (Senegal) | 200 | 3 | Libéria (79-81) | ||
" | Agrima (Taiwan) | 225 | 3 | Libéria (79-81) | ||
Moteur | Votex, Ricefan | 180 | 200-1000 | 3 | Libéria (79-81) | non: inadaptés |
" | IRRI Batteuse portable "axial flow" | 165 | 300-600 | 3 | Libéria (79-81) | à longue paille |
Moteur | IRRI, TF 6 | 491 | 500 | 3 | Madagascar (85-87) | non |
" | Votex, Ricefan | 914 | 300-1000 | 3 | Madagascar (85-87) | oui |
" | IRRI , TH8 | 446 | 500-1000 | 3 | Madagascar (85-87) | non |
Moteur | Alvan Blanch | |||||
" | * Midget MKII | 70 | 2 | Nigéria (1976) | ? | |
" | * Super Midget II | 45 | 2 | Nigéria (1976) | ||
Moteur | Votex, Ricefan | 450 | 300-1000 | Sénégal (90-91) | non: raison non technique |
|
Moteur | Votex, Ricefan | 134,6 | 300-1000 | 4 | Sierra Leone (83-85) | non |
" | MINIAGAD (type IRRI) | 234,2 | 450-675 | 4 | Sierra Leone (83-85) | oui:rentable |
Pédale | Cecoco | Sierra Leone (83-85) | non |
3.2.3 La batteuse Votex
Dans la section suivante, l'expérience de l'Office du Niger au Mali (région rizicole de 50.000 ha) a été décrite. Pour plus d'informations, voir chapitre 4 du Bulletin FAO N°109.
Historique
Au milieu des années 1980, la battage du riz était réalisé à l'aide de batteuses entraînées par des tracteurs. Des problèmes de drainages de rizières et de gestion de l'équipement provoquaient Jusqu'à 6 mois de retard! Les charges imputées au paysan s'élevaient jusqu'à 12% du produit battu. En 1983/84 des batteuses portatives, testées et mises au point au Mali furent expérimentées parallèlement à l'établissement de 150 Associations Villageoises. Un programme de vulgarisation, de crédit agricole et de formation des conducteurs et mécaniciens fut initié. Vers 1988, 500 batteuses Votex Ricefan avaient pratiquement remplacé les anciennes batteuses classiques gérées par l'Office du Niger (Touré et Wanders, 1994).
Description technique
La batteuse Votex est de conception très simple puisqu'elle ne comporte qu'une seule pièce rotative: le batteur à dents (ou à battes) d'un diamètre de 400 mm (figure 3.4). Le batteur et le contre-batteur reposent sur un chassis sur lequel sont fixés les anneaux de transport. Une trappe de visite permet le nettoyage et le contrôle. Le batteur est muni de lames de ventilation et fonctionne en même temps comme ventilateur (premier nettoyage du produit battu). 85% du produit battu est récupéré sous la batteuse. Une bâche placée derrière la batteuse regroupe les 15% des grains battus restants. On règle la vitesse de rotation du batteur et l'écartement du contrebatteur afin de réaliser un battage plus ou moins agressif selon la récolte. La capacité de battage varie de 400 à plus de 800 kg/heure. Une telle capacité permet de réaliser, pendant une saison, les opérations de battage de deux mois, environ 60 à 100 ha par batteuse. Le battage nécessite une équipe de 6 personnes, le vannage supplémentaire est généralement réalisé par les femmes.
Avantages:
Portable: | Petites dimensions et poids réduit (175 kg). |
Multi-fonctionnelle: | Battage agressif (pertes minimes), écoulement du produit facilité, premier nettoyage. |
Simple: | Une simple pièce tournante, deux réglages. |
Robuste: | Dents de battage et lames de ventilation en acier afin de réduire l'usure par abrasion due aux grains de paddy. |
Durable: | Dents de battage à remplacer en partie 1 ou 2 fois par saison (15.000 CFCA). Contre-batteur à remplacer totalement (100.000 FCFA) ou en partie (25.000 FCFA) après 3 ou 4 saisons (1.000 T de paddy). Batteur et dents de battage à changer complètement après 6 campagnes (1.500 T de paddy). |
Contrairement au phénomène de rejet observé pour les imposantes batteuses classiques, cette nouvelle batteuse VOTEX, alliant facilité d'utilisation et polyvalence, a été rapidement acceptée par les paysans, en raison des avantages manifestés, surtout au Mali et au Sénégal.
Figure 3.4 - Batteuse VOTEX
(Source: Touré et Andralanarivelo, 1994, IRRI)
Le manque de compétitivité du riz produit dans les pays africains par rapport au riz asiatique s'explique en partie par des coûts de transformation trop élevés. Les rendements d'usinage n'excèdent pas 60% et le taux de brisures (35 à 40%) est très élevé. Pratiqué en Asie du Sud-Est, l'étuvage est peu répandu en Afrique, excepté au Sierra-Leone et au Liberia. Jusqu'en 1990 au Cameroun, le riz étuvé disponible était importé de Thaïlande. L'étuvage du riz au Libéria et Cameroun a été introduit par des projets PFL ("Prévention of Food Losses.") de la FAO.
3.3.1 Phases et avantages de l'étuvage
L'étuvage est essentiellement un traitement des grains de paddy à la vapeur.
- Le trempage dans l'eau tiède (50 à 60°) augmente l'humidité du grain (au moins30% d'humidité) facilitant la transformation complète de l'amidon en gélatine.
- Le traitement à la vapeur permet d'atteindre une température de gélanitisation. du paddy de 70°. Dans l'amidon gélatineux, toutes les fissures disparaissent.
- Le séchage du paddy étuvé, après un court refroidissement à l'ombre, s'effectue en remuant la couche de paddy étalé au soleil. Une fois le taux d'humidité descendu à 16 ou 18%, le produit est recouvert pendant 2 à 4 heures (repos ou tempering). Puis le séchage est poursuivi jusqu'à une teneur en eau de 14%.
L'étuvage est une opération de traitement du paddy qui atténue les effets d'un mauvais séchage (fissures) et améliore quantitativement et qualitativement le rendement car le taux de brisures des grains est diminué (Diop et Wanzie 1990). La qualité à la cuisson du riz étuvé est meilleure car les grains demeurent fermes et ne collent pas. Le riz est aussi plus nutritif car les protéines et vitamines sont diffusées au centre du grain après étuvage. Enfin, grâce à sa plus grande dureté, le riz étuvé se conserve mieux. Seuls son goût plus prononcé et sa couleur jaunâtre peuvent être des inconvénients.
3.3.2 Expérience de riziculteurs dans le Nord-Ouest du Cameroun
Une technologie d'étuvage a été introduite à partir d'un dispositif très simple (figures 3.5 et 3.6). Un fût métallique de 200 litres est coupé en deux demi-fûts. Le demi-fût supérieur percé de petits trous contenant le paddy est placé au-dessus du second demi-fût contenant l'eau à bouillir. Un foyer en brique d'argile limite la consommation de bois au strict minimum (15 kg de bois pour 50kg de paddy).
A la suite de cette expérience à petite échelle, 25% du riz local mis sur le marché était étuvé, 55 % de ce riz étuvé provenait des producteurs eux-mêmes, 45 % était étuvé par de petites entreprises de transformation et une entreprise d'état de la région (Diop et Wanzie, 1990).
Figure 3.5 - Equipement d'étuvage du riz à partir de demi-fûts métalliques
Figure 3.6 - Dispositif
d'étuvage avec fûts et tuyaux perforés
En haut: trempage à l'eau tiède
En bas: passage à la vapeur de deux lots
La technique d'égrenage traditionnelle la plus utilisée en Afrique consiste à frapper à l'aide d'un bâton un sac rempli d'épis de maïs déjà secs. Cette pratique entraîne un taux de brisures relativement élevé, et par conséquent des grains plus sensibles à l'attaque des ravageurs. Dans plusieurs pays, pour de faibles quantités, les femmes emploient une autre méthode en frottant deux épis de maïs entre eux pour en faire tomber les grains. Cette méthode évite les brisures mais nécessite un mais très sec.
L'introduction d'un égrénoir en bois permettant l'égrenage manuel épi par épi a été tentée dans plusieurs pays africains. Cet instrument, de capacité limitée, mieux adapté à l'égrenage de petites quantités pour la semence, n'a pas encore été adopté par les paysans pour les grains de consommation.
Des égreneuses mécaniques à entraînement manuel ont été introduites dans le cadre de la lutte contre le Grand Capucin des Grains pour permettre le stockage et le traitement insecticide en grain. Le principe de fonctionnement des égreneuses consiste à faire passer les épis de mais entre deux plateaux dentelés en rotation. Trois ou quatre opérateurs sont nécessaires et les débits varient entre 205 et 450kg/h.
Suite à l'accroissement des quantités récoltées et aux nouveaux besoins en séchage à air chaud forcé, on peut prévoir un développement futur de l'utilisation en prestations de service d'égreneuses motorisées. Dans la mise au point de projet de développement de ce type, il sera nécessaire de prendre en compte les rôles respectifs des hommes et des femmes dans l'opération d'égrenage.
Ce chapitre présente plus particulièrement le séchage du riz et du mais. Après avoir décrit les méthodes traditionnelles de séchage, les différentes améliorations possibles seront examinées. Le séchage des grains a été décrit dans de nombreuses publications (Bulletin FAO N°40, 70 et 109).
La plupart des grains sont physiologiquement mûrs lorsque leur taux d'humidité est de l'ordre de 30%. A ce stade, ils doivent être récoltés rapidement pour éviter l'attaque des différents ravageurs au champ et, dans le cas du riz, pour diminuer les pertes par égrenage sur pieds et les fissures dans les grains. La récolte est ensuite séchée jusqu'à un taux d'humidité suffisamment bas pour minimiser les attaques d'insectes et de micro-organismes.
Le facteur-clé lors du séchage est l'humidité de l'air ambiant durant l'opération, surtout quand le séchage se fait sans apport additionnel de chaleur. Lorsqu'il y a une seule saison des pluies, le séchage par convention d'air naturel ne présente pas de problème majeur. Pour les zones proches de l'équateur (deux périodes de précipitations annuelles) les conditions de séchage ne sont pas optimales.
Traditionnellement le séchage du riz au soleil ne pose pas de problème particulier. En effet dans les régions tropicales le niveau moyen d'insolation au sol dépasse 0,5kw/m (2) (soit pour 12 heures de soleil, une quantité de chaleur de 21,6MJ/m (2) ) et la quantité de chaleur est suffisante pour évaporer 9kg d'eau.
- Dans le cas du riz récolté durant la saison sèche, le problème est celui du contrôle du séchage afin d'éviter un séchage excessif et les stress hydriques dans les grains. Il n'existe pas d'étude sur le séchage en gerbes ou en meules, ni sur les effets du séchage en champ sur pied tel qu'il est pratiqué par les paysans en Afrique.
- Pour ce qui est du riz pluvial récolté en période de forte humidité relative, quelques projets de développement étudient et diffusent des modèles d'aires de séchage à partir de différents matériaux. On rassemble les grains aisément sur des surfaces réduites d'aires de séchage aménagées et on contrôle la progression de l'opération. Les résultats montrent qu'on peut faire sécher du paddy (de 24-26% de teneur en eau à 14%), en couches de 50-100mm.
En condition d'ensoleillement maximum, le grain peut atteindre la température de 60°C, le taux de séchage est très élevé ce qui entraîne des fissures et des pertes lors de l'usinage. On a intérêt à réduire le taux de séchage en recouvrant le grain de midi à 15 heures (expériences IRRI) quand le temps est particulièrement ensoleillé car le niveau de fissures des grains peut alors être réduit de 25 %.